Deux nouveautés assez importantes sont apparues hier, qui mine de rien changent pas mal de choses dans le petit monde de l’informatique itinérante :
Coup de génie ou bide pour Palm ?
Palm est devenu au fil du temps le Netscape des assistants de poche : situation ultra dominante, avance technologique, et puis… une série d’erreurs stratégiques grave, de gros efforts de la part de Microsoft pour rattraper leur retard, une scission maladroite entre Palm et PalmOS, virage du téléphone mobile pris en retard, la société ne sait plus trop où aller depuis déjà quelques temps, allant jusqu’à sortir des téléphones mobiles équipés de… Windows Mobile, l’ennemi juré !
Le Foleo est donc la nouveauté de Palm qui est censé tout changer, et accessoirement relancer la société. Kézako ? Le Foleo est une sorte de PC portable, très léger, fonctionnant avec Linux, doté d’une relative grande autonomie (5 heures), très léger, avec un vrai clavier, mais destiné “uniquement” à être l’extension d’un assistant de poche. Il intégre donc de quoi éditer des documents Office, ainsi qu’un navigateur Web et un client mail. Et…c’est à peu près tout.
Gros point positif : le prix, $599, voire $499 en prix de lancement ! C’est beaucoup, beaucoup, beaucoup moins que les subnotebook habituel.
Bien sûr, rien de miraculeux n’est à attendre des performantes de la bête : peu de mémoire, pas de disque dur, ni de ports (hors WiFi et Bluetooth), juste de la légéreté et de l’efficacité (démarrage quasi immédiat, applications sur mesure..).
Quelques questions et perplexités demeurent, bien sûr :
– Même si le côté subnotebook à bas prix est excitant pour les gadgetophiles, ne va t’on pas être rapidement bien trop restreint ? Apparemment, le CPU ne serait pas capable de lire des vidéos en ligne, et on ne sait pas grand choses des capacités d’évolutions logicielles, même si le côté ‘Linux’ laisse optimiste
– La liaison avec un Smartphone est elle pertinente ? Lier un téléphone relativement encombrant à un terminal nécessitant une sacoche, ça commence à faire beaucoup à trimballer ! Même si techniquement rien ne l’empêche, il aurait peut être été plus pertinent d’un point de vue marketing de coupler le Foleo avec un téléphone miniature…mais ça ne correspondrait plus à la gamme Palm.
L’accueil de la presse est mitigé, le produit a un prix alléchant mais finalement ne satisfait pas grand monde… Et pourtant, celà correspond exactement au concept du “Minitel 2.0” dont j’ai parlé il y a quelques temps : un ordinateur très simplifié, peu onéreux, et correspondant aux besoin des 2/3 des utilisateurs du Web (ou plutôt de ceux qui ne l’utilisent pas, ou peu, jusqu’à maintenant).
Etrange paradoxe : la communication, le “jugement” des produits, reste finalement dicté par une logique très “geek” d’excellence technique, et amène a des dérives qui sont souvent très loin des besoins de la majorité des utilisateurs.
GMail everywhere
Le même jour, Google a proposé une API de développement partant sur une logique très éloignée, mais finalement répondant à un besoin similaire : avoir accès à ses données n’importe où, et ici, en l’occurence, sans avoir besoin d’être connecté.
Il s’agit en fait du grand retour des données stockées sur le poste client, et non plus sur un serveur. Mais au lieu d’utiliser un client riche (une application installée localement), on utilise son navigateur, à grands coups de Javascript et consors.
Pour l’instant, l’annonce est surtout à effet des développeurs. En effet, contrairement à ce que mon titre pourrait le laisser penser, il n’est pas encore possible de consulter ses mails en mode hors-connecté… Mais ça sera probablement très bientôt le cas ! Il est possible de tester Gears avec Google Reader, qui a été adapté.
L’usage est extrêmement simple :
– On commence par installer Google Gears, un Plug-in pour Firefox
– Lorsqu’on passe sur un site prenant en charge un mode ‘offline’, Gears vous demande si ce site doit faire partie des sites autorisés
– Par la suite, un simple bouton permet de ‘synchroniser’ le mode offline, mécanisme consistant à un transfert des données online vers une base de données locale (SQLite est utilisé par Gears).
– On peut ensuite déconnecter son PC, et consulter ses données dans un coin non couvert par le Net (en avion par exemple, ou dans un lieu public non Wifi-isé)
Bien qu’en version Beta, le mécanisme fonctionne bien. Le plus dur reste toutefois à faire : sortir des sites compatibles ! Google va bien sûr donner l’exemple, mais ce genre d’outil n’est utile que s’il est suffisamment diffusé et utilisé.
Quel mode de travail pour les itinérants ?
Foleo et Gears, bien que radicalement différents, amorcent deux nouvelles pistes dans une des grandes avancées à venir : quels périphériques, quels logiciels, pour les utilisateurs itinérants ?
Jobs et Gates en parlent dans l’interview dont je parle dans un autre article : beaucoup reste encore à faire, et il s’agit d’un des terrains de recherche les plus excitants pour les années à venir :
– L’arrivée de périphériques légers, autonomes, intégrant Wifi, Bluetooth, et 3G
– La généralisation des points d’accès Wifi publics
– L’arrivée d’Internet dans les avions
– Les téléphones intégrant de plus en plus de fonctions
– Les applications Web intégrant des fonctions itinérantes
– Les abonnements 3G plus accessibles
Tous ces points sont autant de pistes à explorer et a scruter attentivement… A suivre donc ! 🙂