On se présente ?

J’essaie de faire de plus en plus d’efforts pour avoir des présentations agréables en support de mes cours : avec Keynote, le soft d’Apple qui est l’équivalent de Powerpoint (mais en vachement mieux, bien sûr 😉 ), en soignant le contenu, la forme…

Au hasard des sites et blogs, on peut trouver pas mal de recommandations, de “règles” et d’astuces pour réussir ses présentations… Attention, c’est souvent contradictoire (comme souvent 😀 ). A noter que ces règles s’appliquent surtout aux présentations de type keynotes ou conférences, pas vraiment aux cours que j’anime moi (même si j’essaie de m’inspirer de tout ça, bien sur…. 🙂 )

(Merci à Cédric Giorgi pour son article très intéressant sur le sujet).

Guy Kawasaki, vieux routier des présentations, donne la règle des 10/20/30 :

  • Pas plus de 10 écrans
  • Pas plus de 20 minutes
  • Taille de la police d’au moins 30

C’est effectivement la recette de base d’une présentation relativement classique. Beaucoup font l’erreur de mettre trop de texte, trop petit, ce qui n’a pour conséquence que de perdre l’auditoire…quand il arrive a lire !

Seth Godin, un consultant marketing reconnu, donne d’autres règles, qui tiennent compte du côté “show” que prennent désormais les présentations. On passe vraiment du simple “slideshow” de documents à une présentation riche, multimédia, interactive… On peut vraiment faire tout…et n’importe quoi. D’après lui :

“Powerpoint was developed by engineers as a tool to help them communicate with the marketing department—and vice versa. [..] Countless innovations fail because their champions use PowerPoint the way Microsoft wants them to, instead of the right way.”

D’où ses conseils, basés sur le principe “La communication est le transfert de l’émotion” :

  • Jamais plus de 6 mots sur un transparent
  • Pas d’images de mauvaise qualité. Utiliser des stocks shots pro
  • Pas d’effets de transitions
  • Eventuellement quelques légers effets sonores
  • Ne pas imprimer ses transparents. Sans accompagnement, ils ne veulent rien dire.

Ces conseils sont vraiment le “retour d’expérience” de présentations exploitant –parfois à tort– trop de possibilités de logiciels “à la Powerpoint” performants…voire trop.

Steve Jobs reste un des maîtres en la matière (même s’il ne résiste pas à la tentation de faire de ses shows une démonstrations des capacités de son logiciel Keynote). Un des meilleurs exemples, la première mondiale de l’iPhone, maniant dramatisation à l’outrance de la présentation, humour, illustrations, et un support à la fois sobre et spectaculaire :

Autre exemple encore plus extrémiste : Dick Hardt, qui pratique la règle du “une idée = un slide”. C’est extrémiste,et impressionnant, un vrai tour de force :

Je reste épaté et bluffé par ce genre de présentation, mais en même temps un peu sceptique : on est certes comme hypnotisé par la présentation, complètement capté, il est très difficile de rester inattentif. Mais qu’en retient on au final ? J’ai un peu l’impression que ce type de présentation qui enveloppe complètement l’auditeur, lui enlève tout recul ou esprit critique. Parfois, j’ai l’impression qu’il est utile de “décrocher” et de moins écouter la présentation, pour prendre le temps de réfléchir, relire le support projeté, etc… Ce qui est impossible ici. Qu’en pensez vous ?