iCloud est il la prochaine révolution d’Apple ?

Entre la mort de Steve Jobs, l’arrivée d’iPhone 4S et l’attente autour d’iOS5, on en viendrait presque à oublier une des nouveautés majeures d’Apple pour cet automne : iCloud.

J’avais il y a quelques temps évoqué ici le “boulet” que représentait la disquette, et l’historique qu’elle nous imposait, en terme de façon de concevoir les fichiers, et les méthodes de sauvegarde. A mon sens, la notion même de fichier se doit de disparaître, au profit d’une notion plus “abstraite” de document. Enfin… plus abstraite pour le technicien, mais tellement plus concrète pour l’utilisateur !

Le “cloud” tel qu’on nous le propose aujourd’hui propose en gros deux modes d’utilisation :

  • Soit l’application est dans le nuage, à l’instar de Google Apps
  • Soit l’on stocke ses fichiers “dans le cloud”, comme le propose Dropbox par exemple.

Apple propose donc une troisième voie, où l’application est sur l’ordinateur, et la donnée distante. Une sorte de tout en un, impliquant le système d’exploitation, l’application en elle-même, et une infrastructure Cloud, bien sûr.

A part Microsoft, peu d’acteurs du marché peuvent proposer une telle offre. Pour Apple, la motivation majeure (et le côté le plus “visuel”, vendeur de la fonction), est l’ubiquité des données quelque soit le device utilisé : on prend une photo sur l’iPhone, elle se retrouve sur l’iPad. On achète un morceau de musique sur son ordinateur, il se retrouve automatiquement sur son iPod, etc.. Mais pour l’ergonome en herbe que je suis, et l’historien de l’informatique, le fait de faire complètement abstraction de la notion de fichier est pour moi un grand saut en avant : on nomme un document, on “marque” des versions, mais à aucun moment on ne se pose la question d’où il est sauvegardé.

Pour moi, cette solution représente le “meilleur des deux mondes” : on a à la fois la puissance d’une application standalone, et les possibilités du cloud telles que les propose par exemple Google Docs. Reste à savoir si le public va suivre, ainsi que les éditeurs (pour l’instant, seuls les suite iLife et iWork seront compatibles, et seulement sur Mac).

Apple semble s’y prendre de la bonne manière, en fournissant les APIs nécessaires à l’adaptation des autres logiciels à sa plateforme, et ne faisant aucun sectarisme, puisqu’il sera possible d’utiliser ces API sur PC. Et l’envie de faire migrer les usagers est forte, puisque l’offre est proposée gratuitement. Reste bien sûr l’inconnue de la stabilité de l’offre, puisqu’Apple ne nous a malheureusement jamais habitué à des services en ligne très performants (.Mac était très lent, MobileMe assez catastrophique d’un point de vue stabilité).

Et puis, il ne faut pas oublier le côté éthique de la chose : est ce que stocker l’intégralité de ses données chez Apple est une bonne chose ? D’aucun se poseront la question, et encore plus avec l’arrivée de services forcément polémiques tels que “Find my Friends”, que je trouve personnellement un peu effrayant tel qu’il a été présenté (notamment la fonction de contrôle parental interdisant aux enfants de désactiver leur géolocalisation !).