En ce début du mois d’avril 2010, deux événements m’ont marqué et j’ai tout de suite fait un lien entre les deux :
- La mort d’Ed Roberts, héros méconnu des débuts de la micro-informatique, et inventeur d’un des tous premiers ordinateurs personnels, l’Altair, en 1975
- La sortie de l’iPad, le nouveau device d’Apple que je n’ai pas à vous présenter !
Certes, l’Altair était plus que rudimentaire (ni clavier ni écran). Mais il était le premier (ou presque, le titre du “premier ordinateur personnel” étant sujet à polémique) à faire le pari qu’un ordinateur pouvait être abordable, et destiné à un usage personnel. Il faut se souvenir qu’avant l’Altair, les ordinateurs étaient de grosses armoires qu’on utilisait en temps partagé. Symboliquement, l’Altair est devenu le premier “terrain de jeu” de l’entreprise naissance Micro-Soft, avant de disparaître, noyé sous les problèmes techniques et doublé par des concurrents plus professionnels, Apple (déjà…) en tête.
Pour moi, ces deux événements sont, symboliquement bien sûr, la marque claire du début d’un nouveau chapitre : celui qui suit l’ordinateur personnel tel que nous l’avons pratiqué jusqu’à maintenant. Rien que ça ? Oui !
N’allez pas me prendre pour le fanboy Apple fanatique ; bien sûr que si j’avais la possibilité de mettre la main sur un iPad, je ne me ferais pas prier. Mais si l’iPad est important, c’est surtout parce qu’il va ouvrir la voie vers des terrains encore inexplorés. Tout comme le Macintosh l’avait fait à l’époque : un succès d’estime, mais qui avait changé à tout jamais l’histoire des PC.
L’iPad redéfinit le cahier des charges de l’ordinateur personnel, en l’amenant vers autre chose qu’un outil finalement assez similaire à ce qu’on aurait sur le bureau d’une entreprise. Si l’on résume en quelques points ce nouveau type de périphérique, on aurait :
- un format destiné à une utilisation “dans la maison”, et pas simplement sur un bureau
- une abstraction complète des notions de fichier, dossier… hérités d’Unix et qui sont un frein pour beaucoup de débutants
- la suppression des périphériques d’entrées classiques que sont clavier et souris (l’ordinateur fait tellement partie de notre quotidien que l’on en oublierait que le simple usage d’une souris est parfois problématique pour des débutants) au profit d’un interface tactile
- au niveau matériel, la suppression de tout composant mécanique (disque dur, lecteur de disque optique..)
- une utilisation “orientée fonctionnalités” reprenant la logique de l’iPhone (“il y a une application pour presque tout”)
- une dispense complète des corvées d’installation de logiciels (on passe par un AppStore) et d’outils de sécurité, antivirus and co (le système doit être suffisamment fermé pour protéger l’utilisateur)
- l’omniprésence d’Internet et du multimédia dans toutes les applications
L’iPad est donc aujourd’hui dans la nature. Il est bien sûr imparfait, et sera perfectionné dans les années à venir. Il sera surtout, j’espère, concurrencé avec des offres crédibles chez HP, Asus, etc…, et au niveau logiciel par des travaux équivalents chez Microsoft et dans le monde Opensource, pour des versions plus ouvertes de ce type d’outil. Il manque encore d’applications, même si les premières sont sacrément prometteuses.
Mais l’iPad est là pour longtemps, à n’en pas douter. Avec une petite pensée pour le vieux Ed, qui avait su être suffisamment cinglé pour se lancer dans l’aventure avant les autres !